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Quand les femmes ont pris la colère / La rupture de 1968?
MESHS
2, rue des canonniers , 59000 Lille

Louisette FARENIAUX

LILLE

17/06/2021 10:00


L'arrivée des média légers et la multiplication des collectifs.La radicalisation.
Il faut attendre les années 1970 et l'après 1968 pour voir déferler la seconde vague du féminisme
en France. Les féministes françaises s'inspirent des luttes des femmes et des noirs américains et montrent que le privé est politique.. Le mouvement se radicalise et se structure. Après 1968, est créé le MLF(Mouvement de Libération des Femmes). Les luttes(manifeste des 343, procès de Bobigny, grève des ouvrières de Troyes, des mères célibataires mineures) permettent une grande avancée des droits des femmes :loi sur la contraception, loi VEIL sur l'avortement mais aussi abolition de la puissance paternelle, droit pour les femmes de travailler,gérer leurs biens et avoir un compte bancaire.
Durant la seconde vague, le mouvement fait apparaître deux positions : une position égalitariste
qui conteste le fondement « naturel » de toute distinction symbolique et matérielle entre les hommes et les femmes.L'autre souligne l'importance de la capacité reproductrice des femmes. La lutte s'élargit. La réflexion s'enrichit d'apports historique, philosophique et sociologique.

Le documentaire engagé occupe une place privilégiée durant ces années70. Les réalisatrices
s'emparent des media légers(Super 8mm,16mm et vidéo).Elles travaillent le plus souvent en collectifs. Carole ROUSSOPOULOS accompagne pendant 40 ans les luttes féministes, homosexuelles, ouvrières et anti-impérialistes renouvelant la forme de l'essai. Elle crée le collectif Vidéo Out et cofonde avec Delphine SEYRIG et Iona WIEDER le Centre Audiovisuel Simone de BEAUVOIR. puis dirige les salles de l'Entrepôt à Paris. Certaines travaillent en région , d'autres reviennent au cinéma expérimental. En 1973, elles fondent le premier Festival de films de femmes. Présentes aux rencontres Européennes pour un Cinéma Progressiste, elles proposent un Manifeste pour un cinéma non sexiste et s'organisent avec des cinéastes des autres continents.Une critique
féministe se développe ainsi que des travaux universitaires.

D'autres choisissent une approche moins radicale :

Certaines cinéastes investissent le cinéma grand public.En 1969, sort La fiancée du pirate de Nelly KAPLAN. « Marie, l'héroïne, est une sorcière qui, par la force de sa volonté, et de ses pouvoirs sans doute, finit par brûler les inquisiteurs au lieu de se faire brûler». La cinéaste, très proche des surréalistes, refuse d'être leur muse. Le film frôle l'interdiction totale et est enfin libéré en 1989 tous publics.
A partir de 1972, Yannick BELLON va réaliser la plupart de ses longs métrages de fiction. Elle aborde la sexualité au féminin, le couple, le viol, le cancer. Ces films suscitent un débat en particulier dans la critique française qui interroge le regard et le traitement de ces fictions qui touchent un large public.
Celles-ci rompent avec l'écriture expérimentale et poétique des premiers longs métrages de la réalisatrice.


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