Université du Temps Libre - Lille

Pour vous inscrire Cliquez moi !

Femmes cinéastes ou films de femmes?
MDA
27, rue Jean-Bart 59000 LILLE

Louisette FARENIAUX

LILLE

24/06/2021 10:00


En 1977, l'hebdomadaire Le Film français publie une enquête effectuée auprès des cinéastes françaises. Les réalisatrices interrogées n'ont pas de mots assez durs pour rejeter toute spécificité « je ne suis pas une femme qui fait du cinéma, je suis quelqu'un qui fait du cinéma.» s'indigne Coline SERREAU et Diane KURIS de répondre : « Vous ne parleriez pas de films de borgnes ou de culs de jatte Ca m'exaspère que l'on parle de films de femmes comme si c'était une tare».
A l'automne 1975 paraît dans la revue Screen l'article de Laura MULVEY analysant la façon dont les réalisateurs mettent en scène le corps féminin. Cet article ne sera publié en français qu'en 2017.
A.partir de 1975, les films de Chantal AKERMAN et Marguerite DURAS ouvrent le débat autour de la construction d'une écriture et d'un regard féminins. La première avec Jeanne Dielman, 23 quai du commerce1080 BRUXELLES. Elle filme les gestes domestiques quotidiens avec de longs plans fixes soulignant la répétition déshumanisante.
Les années 1980 marquent un reflux du mouvement social et de la dimension plus radicale du féminisme. Mais les idées pénètrent peu à peu dans les syndicats, les partis, les associations.Les recherches universitaires sur le féminisme se développent. Les publications des Editions des Femmes vivent avec difficulté.
Ces années sont néanmoins marquées par deux films qui sont des succès publics et sortent la même année : Sans toit ni loi de Agnès VARDA et Trois hommes et un couffin de Coline SERREAU Mona, l'héroïne de VARDA, revendique un nomadisme qui devient résistance à l'ordre dominant. Coline SERREAU commence son parcours de cinéaste par une enquête documentaire qui articule marxisme et féminisme : Mais qu'est-ce-qu'elles veulent. Plus tard, Trois hommes et un couffin interroge le carcan des rôles sociaux de ces trois hommes.


Allons-y montons les marches !
Le cinéma et les femmes à l'aube du 21ème siècle


La troisième vague féministe se développe au Québec puis aux Etats-Unis dans les années 1990. Elle met en avant l'idée de la diversité et est attentive aux notions de classe, de sexe et de race. Elle entend articuler théorie et pratique et refuse l'institutionnalisation du mouvement.
Elle revendique une radicalité et remet en cause la non mixité. Cette vague arrive en France avec un temps de retard.
Après l'éclatement de l'affaire WEINSTEIN et l'émergence du mouvement ME TOO, le 12 Mai 2018, 82 femmes du 7ème art montent ensemble les marches du Palais des Festivals pour
la présentation des « Filles du soleil » de Eva HUSTON . En leur nom, Cate BLANCHET,
Présidente du jury, et Agnès VARDA réclament l'égalité salariale, la parité et la diversité dans les
instances décisionnelles. Elles affirment leur solidarité avec les femmes de toutes les industries.
La symbolique du Festival ne saurait nous faire oublier d'autres aspects de la situation en ce début du 21ème siècle qui voit augmenter le nombre de films réalisés par les femmes, l'exposition de leurs films dans les salles et leur présence dans les lieux de formation. Elles réalisent des films de genre et écrivent des scénari de séries (films à costumes ou séries historiques, comédies puis polars). Elles investissent le documentaire. Des travaux de recherche tentent de circonscrire le regard féminin, s'appuyant sur la phénoménologie et sur les films qui tentent de le construire.L'un d'eux, Portrait de la jeune fille en feu, allie un succès critique et un bon accueil du public.
Maison des Associations


Pour vous inscrire Cliquez moi !