Université du Temps Libre - Lille

Pour vous inscrire Cliquez moi !

DE 1975 A 1995

Quatrième séance dans le cadre de l'atelier cinéma dont le thème est
"ENFANCES, ADOLESCENCES, JEUNESSES , FILIATIONS, TRANSMISSIONS, AVENIRS ?"

Louisette FARENIAUX
Maître de conférence honoraire en étude cinématographique

Lille MESHS - entrée libre

17/03/2022 10:00


A partir des années soixante-dix, la montée du chômage et de la précarité, voire de la pauvreté, a totalement transformé l’image de la jeunesse.
Dès 1977, des actions massives sont lancées en faveur de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes (pacte pour l’emploi et, après 1981, rapport SCHWARTZ). Nombreux sont ceux qui sortent de l’école sans qualification. Une partie de ces jeunes sont en situation d'attente de stage ou de petits boulots.
Du pont de vue du droit, le jeune est encore un enfant. Des seuils d’âge établis fixent le passage du mineur à la majorité. En 1974, la loi du 5 juillet avance la majorité civile à 18ans..La majorité pénale est également fixée à 18 ans. En deçà de cet âge, le juge pour enfants est seul compétent. La majorité sexuelle est atteinte à 15 ans sauf si l’adulte est en position d’autorité sur le mineur.
La place du mariage change durant cette période. Au choix de se marier ou de »se mettre en couple » correspond le choix de divorcer ou pas. La première loi sur le divorce de 1975. Elle autorise la rupture du lien sans qu’il soit besoin de constater une faute. Un nouveau modèle familial apparaît: la famille monoparentales. Après le divorce,les femmes se retrouvent seules avec leurs enfants. La femme ou l’homme peuvent se remettre en couple. On parle alors de famille recomposée. En 1974, la réglementation sur la contraception puis sur l’avortement (1975) sont votées. A la liberté sexuelle des sixties va bientôt succéder l'inquiétude née de l'apparition du sida.
En 1974 est mis en place le regroupement familial. En 1980, la marche pour l’égalité et contre le racisme rend visibles les enfants de s travailleurs immigrés. La seconde génération, elle, grandit dans les années 90 dans un tout autre contexte économique, urbain et politique.La jeunesse vit à l’heure de la chute du mur de Berlin, de la fin de la guerre froide puis du 11Septembre, des guerres du Golfe et de la mondialisation.
Les succès populaires mettent en scène de jeunes hommes et de jeunes femmes ( 3 hommes et un couffin, Les valseuses Diabolo Menthe et surtout La gifle, la Boum et un peu plus tard La vie est un long fleuve tranquille). Venue des USA, la série des baskets semble amorcer un genre ; Plusieurs films de jeunes auteurs vont devenir les films cultes d'une génération comme l'a été pour une partie de la jeunesse La Maman et la putain : Un monde sans pitié, Diva puis Mauvais sang
La jeunesse est au centre de nombreux films de cinéastes de générations différentes : Eric ROHMER, Jacques DOILLON, Alain CAVALIER ,Claude MILLER, André TECHINE .Bertrand TAVERNIER, Philippe GARREL La jeunesse ouvrière est présente dans les films de Bernard PAUL, Philippe CONDROYER, Marin KARMITZ , Maurice FAILEVIC et Jean-Pierre THORN.Maurice PIALAT consacre une série de films à la jeunesse, films tournés hors de Paris recourant souvent à des acteurs non professionnels. Agnès VARDA nous fait entrer dans l'univers de la relation d'une femme et de son enfant et dans celui d'une jeune fille en errance dans Sans toi ni loi. Elle poursuit un état des lieux de la France des années 80 Le regard féminin est de plus en plus présent car une génération de réalisatrices plaçe les héroïnes au centre des fictions. Elles sont attentives au regard de l'enfant. Elles abordent les rapports de sexe et la solitude des femmes, des émigrés, de l'univers urbain;.Juliet BERTO, Aline ISSERMAN,Marie-CLAUDE TREILLHOU, Christine PASCAL Claire DENIS , Charlotte SILVERA font leurs premiers films durant cette période.
La transmission de la mémoire se fait par de jeunes personnages: Lacombe Lucien, La brigade, Ma blonde entends-tu dans ma ville, Les guichets du Louvre, Cher frangin, L'affiche rouge Rue cases-nègres et Les sacrifiés.
Les banlieues et leurs jeunesses ont de tout temps été présentes dans le cinéma français, suscitant différentes approches. En 1987, Jean Claude BRISSEAU filme De bruit et de fureur, annonçant une série de films de la fin de la décennie et des années 2000, restituant violence, fiction et poésie de l'univers du jeune personnage principal. Des cinéastes issus de l'émigration évoquent leur enfance leur histoire, le rapport à la famille et la situation de la deuxième génération. (Mehdi CHAREF,Abdelkarim BAHLOUL, Mahmoud ZEMMOURI, mais aussi Med HONDO et Ali GHANEM ).


Pour vous inscrire Cliquez moi !