Université du Temps Libre - Lille

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Le « travail » de la société de consommation fordiste
Louisette FARÉNIAUX
Maître de conférence honoraire en étude cinématographique

Lille MDA , 27 rue Jean-Bart

15/12/2022 10:00


1945 : l'Europe se reconstruit.
La période de plein emploi entre 1965et 1980 offre des possibilités d'ascension économique et sociale. Les femmes prennent une place plus grande dans l'emploi salarié. Le travail est au centre des institutions et des politiques publiques. Elles conçoivent le travail comme masculin, patriarcal et productiviste. La constitution en fait un devoir. L'emploi est le moyen d'accéder à la consommation. Le conseil de la résistance met en place la sécurité sociale et l'assurance chômage. Les syndicats luttent pour l'emploi, les conditions de travail et les droits salariaux. Une dimension anti-coloniale se manifeste, brutalement réprimée. Les féministes rappellent l'importance de l'activité domestique et reproductive. Le situationniste Guy Debord développe une critique des institutions du travail et de sa valeur morale. En 1968, les ouvriers revendiquent de meilleures conditions de vie, la diminution du temps de travail , et le droit à la culture, remettent en cause la hiérarchie et inventent de nouvelles formes de lutte, multipliant les combats collectifs très durs. Dans les années 50, le cinéma se frotte à nouveau au réel.
De jeunes militants et collectifs réalisent des courts métrages et des fictions documentées qui évoquent le travail et les conflits. Les métiers filmés sont souvent ceux qui se prêtent à une dramatisation : la mine et les docks/ Ces combats revêtent aussi un caractère anticolonial. Les films sont presque tous censurés voire saisis. Parallèlement, des documentaires de commande, souvent réalisés par des auteurs, sont destinés à former les jeunes ouvriers. Avec ces courts métrages et fictions documentées (Meyer, Carpita et Daquin) s'affirme, non sans humour et poésie, une culture ouvrière longtemps recouverte dans le cinéma français.

A partir de 1968 et dans les années qui vont suivre, le cinéma, grâce aux média légers, quitte Paris et filme le travail et les conflits (ouvriers, paysans et étudiants). Il en va de même pour ceux qui ont choisi la télévision en sortant de l'IDHEC. Les femmes accompagnent les actions pour la contraception, l'avortement, l'homosexualité.... La mise en place des groupes Medvedkine de Besançon puis de Sochaux va susciter une approche totalement nouvelle. Les documents sont réalisés par les travailleurs eux-mêmes tout comme le ciné-journal de Léon Maillet, paysan du Larzac. La chaîne, le super-marché sont des lieux souvent filmés.

L'âge de la retraite devient l''âge du temps retrouvé des Petites fugues et d'une Vieille dame indigne.



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