Utilisées pour leurs effets calmants ou au contraire stimulants, ces substances découvertes ou drogues, puis souvent modifiées pour en renforcer les effets, ont généralement été associées pendant des millénaires à diverses formes de pratiques culturelles qui vont de la convivialité festive aux rituels sacrés. La drogue a une face paradisiaque, elle offre des extases d’exception et des paradis faciles, permet de s’échapper de la réalité, entre perceptions hallucinées et distorsion du réel. Elle transforme le cerveau en une nuit constellée d’orages sensoriels. Mais elle a aussi une face obscure, car le plaisir procuré du fait de l’activation effrénée du circuit cérébral « désir-récompense » est malmené par les courts-circuits violents imposés par des composés chimiques qui dérèglent ses propres serrures et ses circuits. La recherche du plaisir, comportement vital essentiel à notre survie, est alors pervertie par une destruction progressive du câblage neuronal reliant normalement l’envie et le plaisir, sous le contrôle de la volonté.