Le Parlement est, depuis la Révolution, un symbole de démocratie. Il symbolise le passage d’une souveraineté de droit divin, tout entière dans les mains du Roi, à une souveraineté nationale qui s’exprime par l’intermédiaire de représentants réunis au sein du Parlement. Symbole de la démocratie, le Parlement fonctionne-t-il pourtant lui-même de manière démocratique ? La parole y est-elle libre, dans son contenu, libre quant à son moment et à son étendue temporelle ? Les parlementaires ne sont-ils pas contraints dans leur comportement et dans leur vote par la collectivisation du travail auquel on assiste de plus en plus à travers les groupes parlementaires ? Les citoyens ne pèsent-ils directement ou indirectement sur la liberté des parlementaires ? Les oppositions peuvent-elles réellement s’exprimer et jouer un rôle au sein du Parlement ou sont-elles réduites à néant par la majorité parlementaire ?
Il sera répondu à ces différentes questions en se fondant pour l’essentiel sur le fonctionnement du Parlement de la Ve République. Cependant, des comparaisons historiques ou étrangères permettront de dresser le panorama d’une évolution qui n'est d’ailleurs pas achevée par la Ve République. Cette dernière connait elle-même de nombreuses évolutions de la façon de fonctionner du Parlement qui vont parfois dans un sens moins démocratique et parfois dans un sens plus démocratique.